¤ Chronique littéraire : Vox ¤

Titre : Vox
Auteur : Christina Dalcher
Date de sortie : 2019
Éditions Nil
Format : Broché

Bonjour à tous,

C’est les Fantasy D’Amanda qui m’a donné envie de découvrir ce roman, et j’ai eu la chance de le trouver dans ma bibliothèque municipale ! Et je la remercie pour la découverte car ce fut une lecture que j’ai vraiment apprécié !

Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…
Christina Dalcher nous offre avec Vox un roman dystopique glaçant qui rend hommage au pouvoir des mots et du langage. 

 

Cette dystopie se passe dans un futur proche, même très proche. Il a suffit d’une élection présidentielle pour que tout bascule aux États-Unis.

Alors que la majorité des femmes ne pensait pas cela possible, le pouvoir est désormais occupé par des fanatiques qui estiment que les femmes n’ont pas les même droits que les hommes et doivent retourner à la maison pour s’occuper de la famille.

 

Du jour au lendemain, les femmes ont perdu leur droit, leur passeport, leur travail, et le pire de tout, leur voix ! Désormais, femmes (et filles) portent des bracelets qui comptent leurs mots : pas plus de 100 par jour, et si dépassement, le bracelet donne des impulsions électriques de plus en plus violentes.

 

Nous suivons une de ses femmes : Jean. Chercheuse reconnue et mère de 4 enfants, elle s’est retrouvé enfermer chez elle du jour au lendemain sans pouvoir parler. Mais comment vivre sans parler, sans pouvoir échanger avec ses enfants ? et comment éduquer sa petite fille qui ne peut plus parler non plus ? Son mari semble passif, et le pire vient de son fils aîné qui se radicalise et commence à être d’accord avec cette politique restrictive.

 

Mais quand le gouvernement lui demande travailler ponctuellement à nouveau sur ses recherches, Jean y voit une opportunité.

 

Ce livre est vraiment prenant, et parfois même oppressant. J’ai adoré suivre Jean dans ses aventures : elle souffre pour sa fille, elle a parfois de l’espoir, elle est en colère contre son fils et son mari, elle est amoureuse de son ancien amant… bref c’est une femme emprisonnée dans sa propre maison et qui n’a plus aucun moyen de s’exprimer.

 

L’avantage de ce roman c’est que c’est un one-shot, et c’est assez rare pour être souligné. La plupart de ce genre d’histoire est en plus tomes et pour une fois je suis ravie de ne pas être dans une saga à rallonge.

 

Ce qui est le plus intéressant c’est la façon dont le gouvernement change et la vitesse où l’oppression se met en place. C’est rapide et violent.

 

Le dénouement est un peu rapide, et j’ai eu du mal à suivre les péripéties des personnages, car certains événements me semblent un peu facile. Mais bon, il faut accepter parfois que tout se passe comme prévu !

 

Un roman vraiment intéressant que je ne peux que vous conseiller ! Il évoque les risques de répression qui peuvent arriver très vite sans même nous en apercevoir.

Ce livre fait vraiment réfléchir !

Roxou